Accueil
Le bateau
Les capitaines
Les voyages

Pour voir un autre voyage, utilisez ce menu...

Les îles sous le vent : Dominique - Antigua - St-Barth - Anguilla - St-Martin

Après deux semaines de tourisme intensif en Martinique, nous effectuons une magnifique traversée sur la Dominique par grand ciel bleu et vent de travers à 15 noeuds... idéal. Nous sommes même accueillis par un troupeau de dauphins. Il y en a de tous les côtés... malheureusement mon appareil photo n'est pas assez rapide.
Aux Antilles, on peut rester longtemps sans voir de dauphins et tout d'un coup, un jour, ils sont autour de nous. Les eaux sont toujours agitées, alors c'est plus difficile de les repérer que par calme plat en Méditerrannée. La famille Decazes a eu beaucoup de chance mi-janvier : ils sont venus un seul jour sur le bateau et nous avons été entourés de dizaines de dauphins en fin d'après-midi pendant une vingtaine de minutes au moins. D'autres sont restés quinze jours avec nous et n'ont pas aperçu une seule nageoire !


On aperçoit la conduite en bois

Nous avions décidé de nous arrêter en Dominique : un bref arrêt au retour des Saintes nous a convaincu que nous ne risquions pas plus dans cette île qu'ailleurs, malgré radio-ponton. Et nous n'avons pas regretté ! L'île est très montagneuse, parcourue de 365 rivières (une par jour de l'année !) et donc très verte. Nous pensions avoir vu une végétation luxuriante dans le nord de la Martinique, c'est encore plus impressionnant en Dominique. Nous avons visité une petite partie du sud de l'île en minibus avec Octavius alias Sea Cat ( à recommander !), un guide local qui possède aussi quelques bouées devant l'hôtel Anchorage à Roseau. Roots est un rasta qui travaille pour lui et accueille les bateaux à leur arrivée dans la baie. Il propose l'amarrage puis une visite de l'île avec son patron. Nous pensions louer une voiture mais n'avons pas regretté la visite guidée car les routes sont étroites, tortueuses et mal entretenues. De plus, Octavius nous a beaucoup parlé de l'île, a répondu à nos questions et s'est arrangé pour que notre visite soit décalée par rapport à celle des nombreux touristes arrivant en paquebot.

Il nous a d'abord amenés chez un "cousin" pour voir l'habitat local, petite masure entourée d'arbres et de plantes qui nourrissent ses habitants : noix de coco, pamplemousse, oranges, papayes, mangues, dasheen, ignames, herbes diverses. Il y a cueilli quelques pamplemousses pour la route. Nous sommes ensuite montés jusqu'à un lac de montagne à l'athmosphère presque suisse. Pas très impressionnant pour nous donc... sauf l'étonnement de trouver des fraises des bois ! Une longue conduite en bois parcourt le paysage pour amener l'eau à l'usine électrique.


Vous voyez l'eau... au fond ?

La baignade dans les gorges de Titou était plus exotique : faille étroite entre les rochers, dominée par la forêt tropicale, eau froide mais transparente et douche sous la chute pour clore l'aventure. Le pauvre petit guide qui accompagne les touristes dans cette expédition d'une dizaine de minutes claquait des dents et n'arrivait pas à se réchauffer.

Après un repas bien sympathique avec nos collègues d'excursion hollandais dans une petite auberge au milieu de la végétation, nous avons gambadé comme des cabris sur d'énormes rochers pour atteindre les chutes de Trafalgar. Re-baignade, re-douche sous la cascade. Cette fois-ci, Octavius s'éclate et s'amuse comme un petit fou. Aprés l'eau froide de la cascade, on se trempe dans la source d'eau chaude voisine ... jaccuzi naturel ! Et partout une végétation époustouflante : sur la droite de la chute, vous pouvez voir une forêt de fougères arborescentes.
Dernier arrêt pour voir les sources de soufre : bouillonnements malodorants qui rappellent que la Dominique est bien une terre volcanique. Nous passons encore par le jardin botanique... pas impressionnant du tout puisque l'île entière est un immense et magnifique jardin.
On dit que si Colomb revenait, c'est la seule île qu'il reconnaîtrait. Elle est effectivement restée en dehors des grandes opérations touristiques, même si quelques paquebots s'y arrêtent maintenant. Le gouvernement semble conscient de la richesse de son environnement et contrôle le développement du tourisme. Les guides, par exemple, doivent assister tous les deux ans à une journée de séminaire pour avoir leur accréditation.
Côté agriculture, les cultures sont malheureusement souvent abandonnées par manque de débouchés : l'île ne peut pas concurrencer les producteurs d'Amérique du Sud et Centrale et, vu l'abondance, les prix au marché local sont tellement bas que cela ne vaut même pas la peine de se fatiguer. La population vit donc très simplement et se nourrit des produits du jardin, de la mer et de la "bassecour", (= la rue, le jardin, la plage, la maison, etc...) . C'est effectivement un concerto pour coqs une bonne partie de la nuit au mouillage de Roseau !

Profession : constructeur naval !
Nous avons mangé à l'hôtel Anchorage le premier soir : un buffet avec, entre autres, des poissons-volants panés. C'est la seule fois que nous avons trouvé cette offre dans un restaurant des Antilles. C'est une preuve de plus que l'île est restée authentique. Le poisson-volant, on le croise tous les jours en mer. Il a la réputation, chez les voileux, d'être très mauvais et il sent effectivement très fort quand il atterrit sur le pont. Mais bien préparé et pané, c'est délicieux !
Au coucher du soleil, nous avons observé un Dominiquais bricoleur qui partait faire un tour en mer... comme tous ces bateaux qu'il voit passer chaque jour et qui le font rêver.
Après un nouveau passage de quelques jours aux Saintes où nous sommes accueillis comme des rois par Georges, nous partons avec regrets vers les îles du Nord. Arrivés à Antigua, c'est la douche froide. Le contraste avec les îles françaises et même la Dominique, si authentique, est brutal : English Harbour, ancienne base navale du capitaine Nelson, est un site magnifique, très bien restauré, mais envahi, tout comme Falmouth Harbour la baie voisine, par les bateaux luxueux. Si le vôtre ne mesure pas au minimum 30 m, vous n'êtes rien du tout. Tout est très cher dans les magasins et les restaurants.
Après avoir tout de même admiré ces bêtes magnifiques, nous nous enfuyons à Non Such Bay pour trouver un peu de calme et nager au milieu des coraux. Déception... ils sont recouverts d'une algue, sorte de mousse verte qui atténue toutes les couleurs. La baie est pourtant magnifique, protégée par la barrière de corail.
Nous essayons la côte ouest, Jolly Harbour. C'est impressionnant de naviguer dans ces eaux turquoises. Il n'y a que quelques mètres de fond sur des kilomètres carrés et les plages sont magnifiques, mais toutes occupées par un ou deux hôtels luxueux, heureusement bien intégrés dans la paysage. A Jolly Harbour, on trouve un casino, un golf... pas vraiment pour nous. Il y a aussi heureusement un supermarché comme nous n'en n'avions pas vu depuis longtemps ! Avec de la viande ! Il nous reste à faire un saut au nord de l'île, dans la capitale, St-John. Nous mouillons devant le marché aux poissons, dans une eau glauque et un mètre de vase collante. Pourvu qu'il n'y ait pas quelque chose qui bloque l'ancre au fond ! Je n'oserais pas plonger là-dedans. De jolies petites maisons de bois toutes colorées accueillent le touriste. Ce sont des boutiques "duty-free" pour les nombreux "croisiéristes" qui sont débarqués chaque matin à St-John. En allant un peu plus en avant dans la ville, le ton change : le marché est triste, peu de poissons, couverts de mouches, un peu plus de légumes mais l'ambiance n'y est pas. Nous ne retrouvons pas les sourires et le contact trouvé sur les autres îles.
En repartant, de nuit, le lendemain matin, nous croiserons quatre paquebots se rendant le même jour à St-John. Nous en trouverons ensuite un de plus au mouillage à St-Barth puis, le surlendemain quatre autres amarrés à St-Martin. C'est une véritable industrie qui doit amener de l'argent aux pays visités. Mais à Antigua, nous ne sommes pas certains que cet argent soit bien réparti. Ce qui est sûr, c'est que pour eux "blanc" veut dire riche et qu'ils entendent bien profiter de notre passage !
Très belle traversée d'une dizaine d'heures sur St-Barth, le St-Tropez des Antilles. Nous ne nous y arrêtons qu'une nuit, d'autant plus que la mer est agitée et la houle inconfortable. Nous poursuivons sur St-Martin, île à moitié française et à moitié hollandaise. Pierre profite des tarifs hors-taxes pour acheter quelques pièces nécessaires et changer le moteur de l'annexe qui n'est pas assez puissant.
Nous continuons sur Anguilla, île voisine aux plages magnifiques. Nous savons que des soirées reggae y ont lieu et nous rêvons de musique live sur la plage. Nous ne sommes pas déçus... mais quand on a l'habitude de se coucher à 9h, danser jusqu'à 1h c'est déjà bien... difficile de tenir jusqu'à 3h. On profite ensuite de la musique depuis le bateau, entre deux rêves. Nous rencontrons Claude et Normande, des québéquois sur Azzar, un bateau jumeau. Nous nous faisons des visites réciproques pour observer les aménagements, les équipements, les astuces de l'un et de l'autre. Nous devons retourner à St-Martin pour retrouver la famille Pic mais nous nous promettons de nous revoir prochainement et de faire peut-être un bout de route ensemble cet été.
La houle du Nord est si forte à Marigot que nous nous réfugions dans le lagon pour quelques bricolages. Je sors la machine à coudre et je suis très satisfaite de voir qu'elle accepte de coudre les épaisseurs de la bâche et de la fermeture éclair du lazybag à réparer. Pierre continue d'entretenir les vernis.
Nous retrouvons Pascal, Anne-Pascale, Fabian et Thierry pour un entraînement le 2 mars puis le 3, c'est la première régate de la Heineken Week, le tour de l'île. Nous le remportons dans notre catégorie avec 15 minutes d'avance sur le second. Le jour suivant sera plus laborieux et surtout très long avec trois manches dans des petits airs et un soleil de plomb. Dimanche, annulation des régates pour manque de vent ! On se croirait sur le Léman ! On finit second au général.
Anegada a déjà pris ses quartiers à la marina Fort-Louis et nous profitons des dernières soirées pour faire la fête, écouter les groupes programmés dans le cadre de la Heineken Week et profiter du climat tropical si agréable qui ne sera bientôt plus qu'un souvenir !

Retour