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Des Baléares aux Canaries

Nous clôturons cette belle saison en Méditerranée par deux semaines de croisière autour de Palma de Majorque avec Thierry et Ginette, pour qui c'est la première expérience de ce type. On aurait souhaité plus de soleil... pourtant, tout avait bien commencé sous les palmiers d'Andratx... Après la visite de Palma, de son marché extraordinaire, de ses marinas remplies de merveilles et de bateaux futuristes, séjour à Cabrera, réserve naturelle, où nous profitons du temps frais pour marcher et découvrir une nature superbe. Nos jumelles, peu utilisées à bord, sont amorties par Thierry qui ne les quitte pas !


Puerto Colom, Puerto Cristo, puis un petit crochet sous la pluie (mais belle navigation tout de même) nous amène sur Minorque. Ciutadella, que nous n'avons plus revu depuis plus de 10 ans, a pris un grand coup de jeune avec ses façades toutes repeintes. Retour sur Majorque... à la Cala del Pinar (!), le temps et le lieu se prêtent enfin au farniente, au snorkeling et à un petit moment de bronzage... La côte nord de Majorque est sauvage, rocheuse et inaccessible sauf dans quelques calas quand le temps le permet. On a de la chance, le vent est nul et nous pouvons nous arrêter à Sa Calobra, une embouchure de rivière encaissée entre des parois vertigineuse avec une lagune, des plantes exhubérantes, un vrai jardin à la japonaise où nous ne sommes malheureusement pas seuls ! Le lendemain, le temps change radicalement et la visite de Soller se fait sous la pluie. On boucle le tour de l'île par mer très forte, au grand "plaisir" de Ginette !



Palma aura aussi été une escale technique avec révision (hors de prix !) de la survie, réparation du radar et achat d'un mât de charge pour hisser le moteur sur le balcon arrière (nos dos nous remercient !). Le 27 octobre, nous nous enfuyons sur Ibiza car le temps se gâte définitivement et nous avons rendez-vous avec Jean-Luc dans quelques jours.

Effectivement, nous arrivons à peine à San Antonio des Abad, que la tempête est annoncée. Le mouillage nous paraît très exposé et peu sûr. Nous décidons de demander une place à la marina. Impossible de les atteindre par téléphone et ils ne veulent pas nous renseigner par VHF. Comme nous voyons des places vides, celles du système de réservation online des Baléares que nous avions déjà utilisé à Andratx, nous nous y mettons. Nous trouvons difficilement quelqu'un pour nous inscrire et la nuit est tombée quand la responsable nous dit que les places sont réservées aux bateaux de 12m max. et que nous devons partir et aller au club nautique ! Mais le bureau est fermé. Le vent se lève, nous décidons de faire de la résistance et de ne pas bouger. Vers 20h les responsables arrivent et nous somment de partir. Comme nous nous fâchons, ils appellent leur chef qui leur dit de nous faire remplir les papiers et de nous faire une dénonciation. Le lendemain, nous allons payer la place et on nous demande si nous voulons payer l'amende (36 euros pour amarrage sans autorisation) tout de suite ou à réception du papier à notre domicile ! Entretemps il y a tout de même eu 19 bateaux sur la plage pendant la nuit avec des rafales de 50 nds ! Bonjour l'accueil ! Heureusement, nous trouvons de la place au club nautique pour les jours suivants car le vent ne se calme pas, il change juste de direction pour brouiller les pistes. Nous manquons être écrasés par un énorme bateau moteur... en panne de moteur que la capitainerie a installé à côté de nous. Après 24h, ils nous changent de place, le garde-port ayant mal dormi la nuit en pensant à nous ! L'équipe du club a été extraordinaire pendant ces jours et San Antonio reste une bonne escale, même si le décor n'est pas enchanteur.

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Les pannes se succèdent ces temps et cette fois, c'est l'instrument vent de Raymarine qui lâche. Nous attendons deux jours pour recevoir une pièce de rechange. Enfin, le 3 novembre, nous sommes prêts, Jean-Luc est arrivé, la pièce aussi et le temps s'est amélioré, du moins pour un premier saut jusqu'à Cartagena. Dans l'euphorie du départ, Pierre se blesse en libérant l'éolienne. Nous avons peur pour sa main mais il peut la bouger... nous continuons. A Catagena, nous retrouvons Teepee, avec Michèle et Manu, que nous invitons à une sushi/sashimi party (merci au talent de Jean-Luc) pour faire honneur au thon pêché en route. Après une escale d'une nuit, nous constatons en repartant que la latte inférieure de la grand'voile est cassée. Décidément... c'est la loi des séries ! Nous essayons de la réparer, de la renforcer, mais elle recasse tout de suite. Nous prenons le premier ris et décidons de nous arrêter le lendemain matin à Almerimar pour trouver une latte de rechange. Nouvel exemple d'accueil sympathique : nous prenons du fuel à Almerimar et Pierre court chez le voilier, à qui nous avions téléphoné préalablement, pour chercher la latte. Après une demi-heure, le responsable du port nous indique que nous devons nous acquitter de la journée, que l'arrêt n'est pas autorisé pour plus de 30 mn ! Heureusement, Pierre arrive à ce moment et nous prenons le large. Le vent est bien tombé, la température aussi, avec de la neige sur les sommets. Seul le courant contraire se maintient et nous empêche d'avancer correctement. Nous pêchons un beau thon... cadeau d'aurevoir de la Med.

L'ambiance n'est pas très chaude à Gibraltar : un cargo échoué sur les rochers nous montre que les vents peuvent être violents par ici. La marina n'a pas de place... il n'y a plus de mouillage autorisé côté Gibraltar, il faut mouiller à La Linea, en Espagne (à 500m) et c'est interdit d'entrer à Gibraltar en annexe ! Pierre voulait trouver une pale d'éolienne et faire quelques courses... Il devra, avec Jean-Luc, entrer illégalement par un chantier pour le faire. Après la police espagnole, on va avoir la police de Gibraltar à nos trousses ! Fuyons...

Le 8 novembre, nous passons le détroit au moteur (hum ! pas très bon mon calcul de marée et de courant !) et entrons dans l'Atlantique. Nous hissons le spi au milieu de la nuit et ne l'affalons que 24 h plus tard, quand le bras casse ! Nous traversons une zone de grand calme et grande houle. Des objets flottants non indentifiés nous interpellent. En nous approchant, nous reconnaissons des tortues. Il y en a des dizaines qui se reposent et mangent en surface. Elle plongent parfois quand nous passons trop près. Nous profitons de ce grand calme pour faire un petit bain dans le grand bleu et, sous l'eau, je découvre de drôle d'animaux comme des tubes transparents, ressemblant à des méduses sans filaments et qui s'assemblent en chaînes. J'ai trouvé le nom anglais (salps) mais pas français. Je pense que les tortues s'en régalent. Le matin, ce sont les dauphins qui viennent en troupeau nous rendre visite et faire la course avec le bateau.

Mais le grand changement avec la Med, c'est la fiabilité des Gribs, ces fichiers météo qu'on reçoit par Iridium. C'est presque la précision suisse et quand ils indiquent 15 noeuds, c'est peut-être parfois 20, mais pas 35 ! Réjouis-toi Georges...

Après quatre jours, nous apercevons les côtes abruptes de Lanzarote. Premier mouillage rouleur sur la petite île de Graciosa (ici vue depuis Lanzarote) puisqu'il n'y a pas de place dans le port... deuxième mouillage rouleur devant Arrecife puisqu'il n'y a pas de bouée libre pour notre taille de bateau... ça suffit ! On rejoint le jolie marina de Puerto Calero et on passe quatre jours tranquilles. Visites, bricolages, nettoyages et excellent repas au restaurant, offert par Jean-Luc qui est tombé en amour avec cette vie de marin. Son fils, Julien, aurait dû arriver dans ce même port en 2005 avec la Mini-Transat mais il a démâté dans le Gascogne. Souvenir douloureux pour eux !

Lanzarote nous enchante par ses paysages si surprenants : le sud de l'île est couvert de champs de lave provenant de six ans d'éruption entre 1740 et 1746. Des volcans aux couleurs étonnantes les surplombent. Dans le nord, le paysage a été sculpté par l'homme qui l'a recouvert de murets en pierre de lave. Tantôt ils soutiennent la terre pour créer de petites parcelles cultivables, tantôt ils protègent les cultures de l'alizé. Champs et vignobles sont recouverts de sable de lave qui capte et conserve l'humidité de la nuit. Les palmiers ajoutent une touche majestueuse à l'ensemble et les constructions blanches complètent l'ambiance africaine.



Dans le sud, nous sommes horrifiés par le développement sans limite des zones touristiques et rassurés de trouver encore, à La Santa, un minuscule port de pêche où seuls deux bateaux peuvent s'amarrer en même temps. Les pêcheurs les tirent sur une rampe avec un système de poulies et de chariots. Au retour de la pêche, l'animation est à son comble dans le village. Au loin, les surfeurs attendent sur les vagues et un pêcheur à la ligne, sur les rochers, nous fait une démonstration involontaire de pêche au goéland ! Dommage, nous étions trop loin pour la photo.

Prochaine escale : Las Palmas, à 100nm. Nous désirons voir le départ de l'ARC, ce rallye auquel nous avons participé il y a trois ans déjà... la boucle est bouclée ! Nous avons aussi des travaux en cours : trouver une nouvelle pale pour l'éolienne, trouver un nouveau chauffe-eau (c'est notre dernière panne !), renvoyer la pièce électronique à Ibiza car elle a été mal montée et elle ne fonctionne déjà plus... récupérer des pièces commandées en Suisse et que Bernard nous a mis à la poste... trouver un endroit pour faire le vaccin de la fièvre jaune qu'on a pas eu le temps de faire en Suisse... la routine !

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